The International Typographic Style

Helvetica, une typo pour tous les gouverner !

Le style typographique international, appelé également style suisse, voit le jour en suisse dans les années 1930. Il s’inspire et enrichit les enseignements dispensés à l’École de Zurich et à l’École de Bâle à la même époque. Il se caractérise par l’emploi de la grille ainsi que d’une recherche absolue de lisibilité et de structuration par la suppression de tout élément décoratif.

Les années trente se caractérisent à la fois ****par une instabilité politique (montée des fascismes en Europe) et une instabilité financière (krach boursier de 1929). Les conflits sociaux, la montée des nationalismes ainsi que les rivalités politiques réintroduisent dans l’art des préoccupations de réalisme. La Suisse, pays neutre, structure son réseau de musées et d’écoles d’arts en association, ce qui favorise l’émergence de nouveaux artistes de talent. Ils sont rejoints par de nombreux autres, forcés à émigrer à cause de la guerre. À la sortie de la guerre un retour à l’ordre s’opère dans le domaine visuel, d’où l’essort fulgurant de l’art abstrait. L’art concret, théorisé par Theo van Doesburg puis développé par Max Bill, perpétue avec d’autres la référence à des formes géométriques, épurées, froides et poussant à la contemplation optique.

Krach boursier de 29 octobre 1929 (à gauche) / Libération de Paris en août 1944 (à droite)

La société de l’après-guerre voit se développer l’ère de la consommation de masse. L’industrialisation qui s’accèlère amène progressivement les marques à des réflexions de communication et de marketing. L’École de Zurich, qui reprend les théories de l’art concret, et L’École Bâle qui s’articule sur la nouvelle objectivité, jettent les bases théoriques de ce mouvement qui prend racine dans un XXe siècle en pleine reconstruction. L’heure est au formalisme, à la lisibilité, à l’efficacité et non aux ornements et aux décorations. La rigueur est de mise, le métier se professionnalise et se désolidarise progressivement d’une pratique artistique, pour migrer vers les arts appliqués.

Le travail graphique du style typographique international est défini par sa reproductibilité et une approche de conception collective qui se déploie dans la fonctionnalité et l’internationalisation. La société occidentale se dirige vers l’universalisme en tant que phénomène de masse, communauté sociale et circulation universelle d’information.

Les différentes publications notamment dans la revue Graphis, ainsi que le lien entre l’École d’arts appliqués de Bâle et l’École d’art de Yale, contribuent à faire connaître le style au delà des frontières de l’Europe et à l’exporter vers le nouveau monde.

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