Dans la vie, j’ai deux amours : les sons et les mots.

Mon activité préférée, quand je ne suis pas en train de guider une pratique de groupe du Chant des voyelles, ou d’ajuster le son de quelqu’un en séance individuelle, c’est d’accom­pa­gner un auteur ou une autrice pour que leur texte reflète le plus fidèlement possible ce qui les habite.

Je me suis longtemps sentie un peu mal à l’aise de naviguer cons­tam­ment entre yoga des sons et activités langagières, sans pouvoir me décider ni pour l’un ni pour l’autre.

À mes yeux, ces deux domaines paraissaient si différents qu’ils étaient forcément séparés (soit dit en passant, la dualité et l’apparence de séparation, que ce soit entre les pays, entre les langues, ou entre les courants de pensée, est un thème récurrent de mon parcours…).

Quoi qu’il en soit, pour ce qui est des sons et des mots, j’ai cru régler la question en décidant que l’un était ma passion, l’autre mon activité alimentaire.

Mais plus ça va, plus je me rends compte que cela ne correspond pas — ou plus — à ce que vis. J’éprouve autant de satisfaction dans l’un comme dans l’autre, et les deux me font vivre des moments d’apprentissage intense.

Je commence tranquillement à comprendre que la division entre mes deux secteurs d’activités se trouve principalement dans ma tête, et que dans le fond, je fais toujours essentiellement la même chose.

J’ai mis du temps à le réaliser, car la fusion entre les deux s’est faite de façon très organique, sans que je m’en aperçoive.

Le grand saut

À l’été 2000, j’ai débarqué avec mes deux valises dans la campagne québécoise, à l’École de vie consciente, pour approfondir ma pratique des sons conscients auprès de Reine-Claire Lussier.

À ses côtés, j’ai appris à cultiver la présence en observant ma respiration, et à utiliser les sons pour élever la fréquence de mon corps.

Avant de traverser l'Atlantique, j’avais été pendant plus de dix ans responsable des publications d’une grande salle de spectacle parisienne, alors en échange du gîte, du couvert et des enseignements, j’ai révisé et édité son premier livre… puis j’ai continué avec tous ceux qui ont suivi.

J’ai ainsi appris à aborder les textes avec tout mon être, en contact avec leur qualité vibratoire, en me fiant à mon ressenti autant qu’à mes connaissances grammaticales et stylistiques.

Une autre intégration

Depuis un an et demi, j’ai le bonheur de collaborer en tant que coéditrice et traductrice au magazine Intégrer, un “magazine bienveillant qui offre des articles fondés sur des expé­rien­ces humaines au service de l’Être que nous sommes”.

La version en ligne a été lancée en avril 2021 et au moment où j’écris ce texte (été 2022), le premier numéro de la version imprimée (publication annuelle) vient de paraître.

Cette nouvelle aventure m'a fait vivre toute une gamme d’expériences, depuis la révision linguistique de base (une virgule par-ci, quelques coquilles par-là) jusqu’au suivi pas à pas avec rencontres Zoom et plusieurs aller-retours par courriel.

Quelle que soit l’intensité de l’accompagnement, le sentiment de satisfaction est immense quand un texte trouve sa forme juste. Quelque chose se dépose en moi quand je sens que ça y est !

Écouter jusqu'à ce que ça clique

Le parcours pour arriver jusqu’à ce déclic est aussi varié que riche.