Foyer de la Société pour l’Exploration de l’Inexpliqué
L’Université Miskatonic, 235 ans au début de l’année universitaire 1924/25, est presque aussi vieille que la ville d’Arkham elle-même, et les événements liés à la municipalité influencent traditionnellement la destinée de l’école.
Le corps enseignant, la direction et les étudiants de Miskatonic sont tous fiers de la longue et illustre histoire de leur école – un conte épique, plein de hautes aspirations et d’expansions constantes, et un dévouement à l’excellence académique capable de franchir tous les obstacles.
Ce qui suit est l’histoire officielle de l’université Miskatonic. Elle peut être connue avec un minimum de recherches
Les fondateurs d’Arkham étaient des hommes fiers de leur éducation qui se hâtèrent d’élever un avant-poste des études supérieures dans leur nouvelle municipalité. En 1690, la grande Cour générale du Massachusetts ratifia l’existence de « l’institut d’enseignement supérieur de la vallée du Miskatonic sur demande des villes et paroisses d’Arkham, Innsmouth, Kingsport et Nouvelle Salem ». L’école se tenait alors dans la maison paroissiale congrégationaliste de French Hill à Arkham, et devait bientôt prendre le nom d’institut d’Arkham. Beaucoup considéraient que « Miskatonic » était un nom inapproprié, à la fois en raison de ses liens avec les indiens locaux et de l’extravagance de sa prononciation.
L’institut d’Arkham débuta avec trois enseignants : le révérend Ward Phillips, Sir Phillip Theobald et le Dr Bernard Herber. Phillips était le premier président et Theobald le secrétaire général.
Phillips voulait une université qui enrichirait Arkham en produisant ministres et hommes de savoir pour servir la communauté. Comme Harvard ainsi que la plupart des premières écoles de haut niveau de Nouvelle Angleterre, l’institut d’Arkham allait fonctionner principalement comme séminaire.
L’arrivée de la chasse aux sorcières en 1692 offrit à l’institut sa première crise, quand des habitants de Nouvelle Salem et du village de Salem fuirent vers la proche Arkham. Ce flot de personnes parfois peu recommandables entraîna des frictions en ville. Le président Phillips pourchassa vigoureusement les sorcières dans Arkham, et encouragea ses concitoyens à déraciner les agents de Lucifer où qu’ils se cachent.
D’autres voix, menées par l’estimé Dr Herber, prêchèrent la modération. La municipalité d’Arkham devait son existence à un groupe de penseurs modérés ayant tourné le dos aux excès conservateurs de Salem la congrégationaliste ; Arkham ne devait pas trahir ses fondateurs en se joignant à l’hystérie.
Tandis que le nombre d’accusés montait, des natifs d’Arkham devenaient suspects à leur tour et le conflit s’intensifia. Phillips assista à l’arrestation de la tristement célèbre sorcière Keziah Mason, et ses victoires contre les forces de Satan poussèrent nombre des indécis d’Arkham de son côté.
Les soutiens à Herber diminuèrent, et bientôt ses convictions lui attirèrent le mépris de la communauté et de Phillips. Le gouffre entre les deux éducateurs empoisonna pratiquement l’institut.
Quand Herber lui-même fut dénoncé et accusé, le révérend Phillips vit que les choses avaient été poussées trop loin. Il adoucit ses positions et prit avec éloquence la défense de son ami. Ce dernier fut acquitté en 1693, et l’institut d’Arkham put émerger au début du dix-huitième siècle.
Vers 1740, les corps enseignant et étudiant étaient devenus trop importants pour que la maison paroissiale puisse les contenir, et les paroissiens se plaignaient que les activités de l’école commençassent à interférer avec celles de l’église. Après discussion, il fut décidé de trouver à l’institut d’Arkham un nouvel emplacement.
En 1747, le vieux Marsh d’Insmouth, ancien et fier diplômé de l’école, donna une grande quantité d’argent pour la construction d’un nouvel établissement scolaire. Le terrain fut acheté sur High Street, près du terrain communal du village, et bientôt une toute nouvelle structure à un étage était achevée. L’institut d’Arkham y déplaça sa bibliothèque, de plus en plus fournie, et vers 1750 l’ensemble avait complètement quitté la maison paroissiale.
Après de tels progrès, néanmoins, l’école ne parvint pas à prospérer. Tout comme Arkham s’était retrouvée éclipsée par Boston, Kingsport, et les autres ports importants du Massachusetts, Harvard et les autres écoles supplantèrent l’institut d’Arkham. Il ne marchait plus, il rampait. Certains prédirent sa fin.
Mais les années 1760 virent un boom économique à Arkham, et les changements qui balayèrent la ville maintinrent également à flots l’institut. En effet, une des sources de la nouvelle prospérité de la ville devait également devenir l’architecte de la renaissance de l’école.