Dans la tradition bouddhiste, cela correspond à une expérience directe de la vacuité, où l’on perçoit que rien n’a d’existence séparée ou indépendante.
Les pratiques contemplatives telles que le zen, le dzogchen, l’advaita vedanta, la mystique chrétienne, la kabbale ou le soufisme proposent chacune leurs méthodes pour favoriser ce processus d’éveil.
Elles ont toutes en commun la création de conditions permettant de désidentifier la conscience de l’ego — cette construction illusoire à laquelle nous nous accrochons et qui, en fin de compte, est à la racine de notre souffrance. Dans un langage théiste, on pourrait dire qu’il s’agit du mouvement même qu’on appelle « péché » : la séparation d’avec le divin.
Les pratiques d’éveil peuvent susciter des éclairs de lucidité — ce que le zen appelle satori — ou provoquer des transformations temporaires de la perception.
Mais ces ouvertures, pour être durables, doivent être intégrées et nourries par une pratique continue.
Il est aussi important de reconnaître que de telles expériences peuvent survenir à n’importe quel stade de maturité psychologique. Cela comporte un risque : on peut vivre une expérience spirituelle bouleversante tout en demeurant profondément immature, narcissique ou peu développé sur le plan éthique.