Le 21 Décembre 2007, le Royaume Uni connait un événement sans précédent dans le monde sorcier : en détruisant l’armée d’inferis qu’ils levaient pour Lord Voldemort, Armand et Lothar Von Bäume créent une brèche dans le Voile, la fine couche entre le monde des vivant·e·s et celui des mort·e·s. Des entités s’en sont échappées, immatérielles et confuses dans un premier temps, hantant des objets liés à leurs anciennes vies, jusqu’à se matérialiser sans que l’on ne comprenne comment ou pourquoi, et reprendre une apparence humaine.
Le nom pour les qualifier est venu naturellement et unanimement : iels sont tout simplement des revenant·e·s, des sorcier·e·s décédé·e·s et revenu·e·s d’entre les morts. Difficile de penser qu’iels ne sont que de simples copies, puisqu’iels sont réapparu·e·s avec tous leurs souvenirs de leur ancienne vie, la même personnalité, les mêmes valeurs. Pour elleux, comme pour leurs proches, cela ne fait aucun doute : iels sont ces personnes disparues il y a plus ou moins longtemps.
S’iels sont conscient·e·s de leur situation et de qui iels sont, iels n’en sont pas moins confus·e·s pour la plupart, ce retour dans le monde des vivants se révélant être particulièrement brutal. Iels n’ont aucun souvenir de leur séjour de l’autre côté du Voile, si ce n’est un sentiment lourd et effrayant, un cauchemar confus par lequel iels sont terrifié·e·s et dans lequel iels ne veulent absolument pas retourner. Cette peur est si grande que rien d’autre ne semblent les effrayer, et c’est pourquoi les revenant·e·s n’ont pas d’épouvantard.
On en sait encore très peu sur elleux, et c’est la raison pour laquelle le gouvernement les chasse activement, autant pour couvrir cet incident que pour les étudier en détail.
Ce qui différencie avant tout ces êtres ayant traversé le Voile des traditionnels fantômes connus dans le monde des sorcier·e·s, est qu’ils possèdent un corps matériel, tangible, semblable à celui de n’importe quel·le sorcier·e. Personne ne sait précisément d’où vient cette enveloppe similaire à celle qu’iels ont pu avoir pendant leur vécu, alors que leurs restes reposent toujours quelque part dans le monde physique.
Il n’est pourtant pas si difficile de différencier un·e revenant·e d’un·e sorcier·e entièrement vivant·e — ces premier·e·s ont une enveloppe bien plus pâle, qu’il s’agisse de leur peau, ou encore de leurs lèvres et leurs yeux, ainsi qu’un air fatigué sur le visage, souligné par des cernes noires. Cette fatigue, les revenant·e·s la ressentent constamment, cristallisée par une faiblesse physique certaine.
Impossible néanmoins pour elleux de se reposer parfaitement : iels ne peuvent pas s’endormir. Iels ne ressentent à vrai dire plus le moindre besoin physique, comme la faim et même la soif — avaler la moindre nourriture ou liquide les rendra d’ailleurs malades, et ils finiront toujours pas régurgiter le contenu de leur estomac incapable de digérer. Tout tend à croire que le corps d’un·e revenant·e ne fonctionne tout simplement pas. En effet, le sang qui coule dans leur veine est noir et caillé, et s’iels possèdent bien un cœur, celui-ci ne bat pas, tout comme iels n’ont pas besoin de respirer pour survivre — iels sont par ailleurs bien évidemment stériles. S’iels ne ressentent pas la douleur, cela ne les empêche pas de pouvoir être blessé·e·s (ou même tué·e·s à nouveau), un scénario que tentent d’éviter à tout prix les revenant·e·s, puisque leur corps ne se régénère pas naturellement, et il leur faut alors être soigné·e·s manuellement ou magiquement.
Il est trop tôt pour dire si les revenant·e·s vieillissent ou non — certain·e·s disent qu’iels sont éternel·le·s, d’autres qu’iels se décomposeront à nouveau jusqu’à mourir naturellement, mais personne ne sait réellement ce qu’il en est.
Outre leur apparence physique et le fonctionnement de leur corps, la différence principale entre un·e revenant·e et un·e sorcier·e est leur magie.
Les revenant·e·s ne peuvent plus utiliser la magie comme iels l’ont toujours fait de leur vécu, comme si leur magie était atrophiée. Impossible de se servir d’une baguette, ou de retrouver leurs compétences apprises ou même innées — ils ont évidemment conservés leurs connaissances et souvenirs de ces particularités, mais ne peuvent tout simplement plus les pratiquer ou n’y ont plus accès. Ce changement va plus loin encore : les revenant·e·s autrefois lycanthropes ou vampires ne le sont plus, et celleux hybride ne possèdent plus de particularité magique liée à leur ascendance.
La magie que possèdent les revenant·e·s leur est instinctive, comme une forme de magie sans baguette, bien plus faible néanmoins. Ils ne peuvent lancer que de simples sortilèges, comme faire léviter des objets, déverrouiller des portes, ou d’autres sorts qui ne requièrent pas une magie particulièrement puissante.
Iels possèdent en revanche une sensibilité nouvelle, qu’iels peinent encore à complètement comprendre ou expliquer. Les revenant·e·s sont capables de ressentir ce qui est invisible aux yeux des autres, à commencer par la magie, mais également le danger lorsqu’il s’approche. Ce qui s’apparente à un sixième sens ne se limite pas à ces pressentiments et ressentis : iels ont dans certaines situations accès à des connaissances qui ne leur appartiennent pas, de manière sporadique et imprévisible, comme s’iels étaient connecté·e·s à une mémoire universelle.
Leur lien avec le Voile leur confère également une certaine connexion avec toutes les créatures proches de la mort, comme les inferis ou les sombrals, avec qui ils peuvent communiquer naturellement.
En traversant le Voile, les revenant·e·s ont d’abord hanté un objet lié à leur ancienne vie, s’y raccrochant comme une ancre dans le monde physique. Maintenant qu’iels se sont matérialisé·e·s, ce lien avec cet objet n’a pas disparu, au contraire. Iels s’y sentent lié·e·s et le gardent toujours avec elleux, comme une partie d’elleux-mêmes dont iels ne peuvent être séparé·e·s. Et à raison : cellui leur dérobant cet objet exerce alors une forte influence sur le·a revenant·e.
Mais ce que la majorité ignore est qu’il existe un moyen d’avoir un contrôle total sur un·e revenant·e, de le·a faire se plier à ses moindres volontés : en retrouvant et en dérobant sa dépouille, si tant est qu’il en reste quelque chose.
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