Et si finalement, la vie... c'était ça. Tu te lèves à contre cœur, avec l'envie d'assassiner ton réveil. Encore un lundi à espérer qu'on soit déjà vendredi. La semaine commence, et pourtant tu es déjà fatigué. Tu lis le livre "Miracle Morning". Tous les soirs. Pas (encore) d'effet. Cette sensation de ras le bol qui te prends aux tripes. Mais bon, il faut y aller. Dehors, il fait nuit. Ça tombe bien, tu n'as envie de voir personne. Tu prends le métro et l'odeur te réveille. "Juste ce qu'il me fallait." Tu arrives au bureau. Ton boss te dit bonjour d'un air semi-éveillé. Il n'a pas fini son café, mais son haleine en dit déjà long sur son humeur. "Hey, t'as eu le temps de faire le rapport pour notre weekly du copil de 14h ?" Si le franglais était une discipline olympique, tu l'aurais déjà surnommé Michael Phelps. "Je suis désolé, c’était compliqué ce week-end". (Et puis, je ne suis pas censé bosser, gros naze). "Ah, c'est embêtant, tu peux t'en occuper asap ?" J'ai envie de dire "non asap". "Oui, bien sur". Tu commences à bosser. Une notification. Puis deux. C'est le instagram d'Emily. Elle est avec César aux Bahamas. Un jus à la main. Tu te dis "Jus de César" ? T'as vraiment pas assez dormi. Elle est gentille Emily, mais on est le 10 mars et il est 10h32. Il y en a qui bossent. Tu l'envies. Tu te dis que t'enverrais bien chier ton boss pour les Bahamas aussi. Mais après tout, c'est un peu loin. Puis t'as peur en avion. Et t'aimes pas le sable. Et puis le "copil weekly" ne vas pas se faire tout seul. "Et si.." Ces deux mots qui t’empêchent d’être heureux. "Et si..". "Et si je n'avais pas à me lever le matin." "Et si j'étais mon propre patron" "Et si la vie était un Disney" L'espoir fait vivre. T'es sur ? En tout cas, il ne paye pas tes factures. Alors, tu remets la tête dans ton rapport. En te disant que tu n'as pas le choix. — Mais, j'ai une bonne nouvelle. T'as toujours le choix. On a toujours l'impression d’être coincé. De subir la vie. De subir son taf. Constamment. Une pression étouffante. Des collègues de merde. Un N+1 à envoyer au -1. Mais c’est faux. Dis juste "ça suffit". Pour aujourd'hui, au moins. Au pire, il se passe quoi ? Un lundi de merde et un patron énervé ? Tu as connu bien pire. Il y a les mardi de merde après les lundi de merde. Ça, c'est chiant. Alors, respire. C'est une nouvelle semaine. Envoyez vos good vibes. Bon lundi ;)