Étudiante en design, je m'intéresse à tous les champs d'application possible lors d'une démarche créative. Cette curiosité, je tente de la rassasier depuis le lycée, par le biais d'un bac technologique Arts Appliqués. C'est cette même curiosité qui m'a poussée à passer des médias imprimés au design digital au fur et à mesure des années, des écoles, des connaissances.

Après deux années passées dans la publicité, je me suis découverte une motivation en opposition avec les principes de ce monde : faire des choses utiles aux gens.

Ce qui nous amène ici, dans le cadre d'un projet de cours où il nous est demandé de penser autour de la question "Le design est-il politique ?" (spoiler alert : oui). Cette réflexion se concrétisera autour d'une problématique définie, en lien avec le projet et la démarche de la résidence artistique Kerminy, ouverte récemment en Bretagne. Le tout en gardant en tête les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

La raison d'être de cet article est ainsi d'organiser ma réflexion de manière itérative. Cet article sera donc voué à évoluer d'une (re)lecture à l'autre. → Voir Historique en fin d'article


Une résidence en construction

Kerminy est donc un projet de résidence artistique. Les créateurs ont pour volonté d'en faire un lieu de création, de réflexion et d'évolution. Tous travaux et recherches autour de l'art, l'agriculture, les paysages et l'architecture y sont les bienvenus.

En échange d'une grande liberté d'action pour ses hôtes, Kerminy attend une contribution à ce projet, qu'elle soit matérielle (comme une aide à la reconstruction du manoir) ou organisationnelle. En effet, les résidents peuvent y séjourner pour une durée d'un jour comme d'un mois et organisent leurs journées de recherche et de travail comme ils le souhaitent.

Chaque résident contribuera ainsi, à son échelle, à la création de cette communauté qui souhaite un ancrage local important allié à un impact environnemental minimal. Mais vie en autarcie ne signifie pas être invisible aux yeux du monde. Au contraire, une telle démarche prend son sens dans la confrontation de différents points de vue, mélange obtenu grâce à un rayonnement international.

Une vision plurielle

La dualité des objectifs de Kerminy se retrouve donc au cœur de la réflexion de développement du projet. Nous nous trouvons face à une volonté réelle de créer un environnement respectueux et sensible au développement durable. Une volonté que l'on souhaite sans frontière, capable d'inspirer d'autres structures ou personnes à entamer la même démarche réflective.

Composée d'individus différents les uns des autres, de part leurs métiers et leurs expériences, cette communauté devra apprendre et évoluer selon ses membres. Il est intéressant de remarquer que les artistes, faisant d'habitude acte d'introspection et d'introversion pour produire et créer, devront ici s'ouvrir aux autres pour constituer cet environnement naissant.

Face à cette association de résidents éclectiques et uniques, un parallèle avec la théorie Gelstalt est évident. Le tout est différent de la somme de ses parties. Seuls, les résidents ne sont "que" des artistes, architectes, paysagistes en recherche d'inspiration nouvelle. Ensemble, ils sont une communauté perdue dans le Sud de la Bretagne.

La création d'un système

Il est alors intéressant de se pencher sur cette fameuse communauté. La cohabitation d'autant de diversité nécessite une forme d'organisation. Si la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres, cet environnement aura besoin d'un cadre auquel se référer pour s'assurer de l'épanouissement des résidents pendent leur séjour.

De plus, avec la volonté de rayonnement de Kerminy s'ajoute la multi-culturalité des résidents possibles. Les habitudes des uns ne seront les mêmes que les habitudes des autres. L'organisation qui prendra place devra donc faire preuve d'adaptabilité, afin de conjuguer liberté et cohabitation.


Une démarche coopérative