<aside> 💡 Cette particularité a été créée et rédigée par notre membre @Atropos Sacramoni.

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Dans un monde où les fantômes sont plutôt monnaie courante, il est assez difficile de se rendre véritablement compte que l’on possède le don inné dit de l’Outre-tombe. La théorie veut que cette capacité hors du commun soit définie par une forte proximité de la personne douée d’Outre-tombe avec les morts autour de lui, tant déjà défunts que les futurs décès qui pourraient survenir dans la semaine. On désigne celles et ceux doués d’Outre-tombe comme des ultratombeurs ou ultratombeuses (le terme prête à rire, certes) dans le langage courant ; les puristes sémantiques parleront plutôt d’outre-tymbistes, sans pour autant déclarer la guerre aux autres. Certains parlent aussi de « Gens du Sidh » ou de « passeurs d’âme », ou de façon moins respectueuse, de « fouilles-tombes ». Du reste, ce don étant assez méconnu, il n’est pas rare que les personnes en ayant hérité ignorent ce qu’il en est et ne sachent pas mettre de nom dessus, pendant les premières années de leur vie. Les anglophones emploient généralement le terme générique d'otherworldlings (équivalent d'ultratombeur), ou de beyond-the-gravers (équivalent plus huppé). Ils parlent aussi, indifféremment de Sidh Folk, soul carriers ou, de façon péjorative, de grave-diggers.

Origine hypothétique du don

Étant donné la proximité entre ce que permet un tel don et les contes et légendes entourant les Banshees (Bean Sidhe en gaëlique irlandais), les historiens de la magie qui s’intéressent à cet héritage considèrent qu’il a probablement été transmis aux humains lors de croisements charnels avec ces créatures fantastiques ayant un aspect vaguement féminin. D’aucuns ont une théorie adverse, qui prétend que l’Outre-tombe est une malédiction transmissible par le sang, mais les éléments sont rares pour corroborer cette hypothèse. Une troisième théorie enfin voudrait que les détraqueurs soient d’anciens sorciers doués d’Outre-tombe, désormais défunts : celle-là n’existe que dans un ouvrage du XIIIe siècle, qui est considéré comme un ramassis d’inepties.

L’ouvrage de référence vis-à-vis de cette particularité magique est intitulé Outre-tombe : les morts nous parlent. Paru dans les années 1950, cet essai théorique est l’œuvre d’une médicomage douée d’outre-tombe, Cybèle Jocari, et d’un historien de la magie réputé, Michael Stevenson. Certaines de ses affirmations sont plutôt farfelues mais dans l’ensemble, l’ouvrage (s’inscrivant dans la première ligne théorique) a contribué à ouvrir les yeux de nombreux sorciers et sorcières quant à leur héritage et connaît des rééditions multiples dans une quarantaine de langues, dont le Gobelbabil.

Capacités théoriques et pratiques

L’ultratombeur.se perçoit davantage de défunts que le reste des vivants, peut déterminer assez facilement les causes de décès d’une victime, peut savoir si une personne croisée va brutalement décéder dans la semaine sans rien savoir d’autre sur elle, et est censé.e pouvoir assurer un rôle de psychopompe, amenant l’esprit des défunts qui hanterait certains lieux.

<aside> 👻 Sensibilité aux défunts : La plupart des morts visibles par le reste des sorciers leur apparaissent dans leur forme spectrale courante ; néanmoins, les gens du Sidh peuvent entendre d’autres défunts invisibles, qui leur susurrent des choses plus ou moins sympathiques à l’oreille, ou plutôt directement dans leur esprit. Si les paroles des spectres classiques parviennent normalement aux ultra-tombeu.r.se.s, celles des esprits qui rôdent sans être vus pénètrent leur esprit avec facilité et envahissent leurs pensées s’iels n’y prennent garde. Face à un cadavre, une sensibilité accrue permet également de mobiliser les dernières sensations du défunt, que l’âme soit restée ou non dans les parages, pour déterminer les causes physiques du décès, ce qui en fait de très bons enquêteurs.

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<aside> 👁️ Présage de mort : En outre, les Gens du Sidh se distinguent des voyants par la spécificité de leurs sensations et du domaine dans lequel leurs pressentiments se produisent (exclusivement limité à la Mort). Ils seraient bien en peine de dire, à distance, ce qu’il adviendra d’un inconnu, et doivent être à une distance maximale d’un mètre pour connaître instantanément le sort réservé à cette personne pour la semaine à venir (mort ou vivant, en d’autres termes). La sensation est plutôt glaçante, et les manifestations physiques sont à peu de choses près les mêmes pour tou.te.s les ultratombeu.r.se.s : sensation de sang qui se fige dans les veines, froid qui parcourt l’échine (plus ou moins fort selon l’imminence du décès), impression poisseuse sur la peau qui semble alors se couvrir d’une pellicule de sueur épaisse. Il arrive que certain.e.s entament des mélopées funèbres, litanies chantées ou murmurées, et c’est alors le signe d’une longue lignée d’Outre-tombe, voire de cultivation de ce don au sein d’une famille. La seule mort que les ultra-tombeu.r.se.s ne peuvent néanmoins pas prédire, c’est la leur.

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<aside> 🗣️ Psychopompes : L’Outre-tombe repose sur le contact, sur la possibilité de faire le pont entre les morts et les vivants. Parfois, un.e outre-tymbiste peut transmettre le message d’un mort à un vivant, et garantir ainsi une forme de sérénité aux morts, suffisante pour leur permettre de trouver définitivement le repos éternel. Les morts sous forme visible peuvent également bénéficier de ce don de passeur d’âme, mais la sérénité est surtout apportée, à cette occasion, par le biais d’une longue discussion avec l’ultra-tombeu.r.se en question.

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<aside> 🪦 Traversée du Voile : Par ailleurs, une des hypothèses veut que les personnes douées d’Outre-tombe soient capables de passer le Voile dans un sens comme dans l’autre, sans mourir en le traversant. Néanmoins, il faudrait travailler à l’intérieur du Département des Mystères pour pouvoir infirmer ou confirmer cette théorie.

[En vérité, si un.e outre-tymbiste passe le voile, iel peut effectivement revenir dans le monde des vivants sans dommage physique, mais se retrouvera changé.e : une âme errant de l’autre côté du Voile risque vraisemblablement de voir l’humain téméraire comme un nouveau contenant possible et n’aura aucun mal à s’infiltrer dans l’esprit de l’outre-tymbiste. De fait, un.e passeur.se d’âme qui aurait fait l’aller-retour ne serait plus vraiment ellui-même, revenant chargé.e d’autres souvenirs que les siens propres, et l’esprit beaucoup plus fragilisé qu’au départ.]

De là, découle en tout cas un mythe qui voudrait que les outre-tymbistes soient immortels, mais c’est complètement faux. (Certains ont certes voulu mettre à l’épreuve cette théorie et sont morts bêtement, ce qui a très vite permis de réfuter cette légende urbaine.)

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Transmission

À l’heure actuelle, autant dire qu’on ne sait pas vraiment ce qui explique qu’on obtienne ou non ce don. Pour autant, l’Outre-tombe, transmissible par le sang sans qu’il soit nécessaire que les deux parents l’aient (et ce sans sauter de génération) est une particularité magique qui est déjà avérée à l’époque antique, et dont on a trouvé des occurrences sur l’ensemble du globe terrestre. Si l’on obtient le don, c’est qu’un des géniteurs l’avait lui-même, de façon consciente ou inconsciente. D’après Jocari & Stevenson, il y a plus de sorciers de sang-mêlé que de sang-purs qui ont fait la démonstration de cette compétence. Leurs statistiques dénombrent également des êtres sentients porteurs du don.

Aucun né-moldu n’a été recensé à cette heure parmi les détenteurs de ce don, signe qu’il faut donc plutôt descendre d’une lignée sorcière, et que les cracmols ne peuvent hériter du don, ou le transmettre.

Jocari et Stevenson mentionnent également le cas d’un gobelin doué d’Outre-Tombe, mais signalent bien que c’est le seul être non-humanoïde sensible au Sidh dont ils ont pu avoir vent.

Le don au quotidien

D’aucuns diraient que l’Outre-tombe n’est pas un don particulièrement handicapant, qu’il suffit simplement de ne pas trop s’attarder dans les morgues, les cimetières et charniers ou les châteaux hantés d’Écosse, pour éviter d’être assailli par les murmures des défunts. Ceux-là n’ont clairement pas connu d’outre-tymbiste adulte (et c’est bien dommage).

En effet, le don n’est certes pas très handicapant lorsque le sorcier ou la sorcière concerné.e est enfant, mais les choses se corsent avec la puberté , et plus l’on vieillit. Jocari & Stevenson estiment que c’est effectivement au moment de l’adolescence que la détention de ce don se révèle véritablement. Combien d’élèves de Poudlard ont été assailli.e.s par des murmures de défunts qu’ils n’avaient encore jamais entendus, dans ces moments de bouleversements chimique et physique : certain.e.s s’évanouissent même au moment des premiers assauts, à moins d’avoir été préparé.e.s à cet afflux soudain de voix sorties de nulle part. Alors que les défunts ne se faisaient pas vraiment entendre du temps de l’enfance (en tout cas, pas plus que les spectres classiques), la puberté agit comme une sorte de catalyseur et l’esprit pubère devient bien plus sensible aux murmures d’outre-tombe. En prime, plus l’on vieillit (et donc, immanquablement, plus l’on se rapproche de sa dernière heure), plus les gens du Sidh sont sensibles à ce qu’il y a derrière le Voile. On ressent ainsi de façon plus corrosive le froid de la Mort à l’intersection de son chemin avec quelqu’un voué à mourir dans les sept jours suivants, lorsque l’on a 40 ans que lorsqu’on en a 20. De même, on peut être davantage envahi.e par les voix des tréfonds, qu’on est alors le.a seul.e à entendre. À moins de savoir ce qui nous frappe, on est susceptible de se croire sombrer dans une forme de folie pernicieuse avec le temps. Enfin, conséquence qui n’a de cesse de s’accentuer avec l’âge : plus on vieillit, plus l’attraction du Voile (ou de tout passage équivalent aux quatre coins du monde) est forte, et plus les outre-tymbistes veulent aller voir derrière, sans même être très curieux.ses de nature. D’autres éléments extérieurs peuvent contribuer à fragiliser de façon continue la psyché d’un passeur d’âme et craquellent l’éventuelle concentration qu’il faut maintenir face aux défunts : ainsi les être de l’eau ou les lycanthropes, soumis.es à l’influence de la lune, sont d’autant plus vulnérables lorsqu’ils cumulent également un don d’Outre-tombe.

Ces évolutions du vécu du don ne sont pour autant pas une fatalité. Il est ainsi possible de se prémunir (ou en tout cas de solidifier son esprit) face à ce genre de dérives magiques : il faut pour cela avoir un esprit suffisamment fort (comprendre ici : barricadé, fermé, voire renforcé) pour ne pas se laisser déconcentrer en permanence par les âmes des défunts qui sont naturellement attirées par les passeurs d’âme. Une maîtrise de l’occlumancie élémentaire est en effet un bon moyen pour renforcer la stabilité de sa psyché lorsqu’on est touché par l’Outre-tombe, et en général, le parent outretymbiste fait en sorte que sa progéniture bénéficie de ce genre d’apprentissage en magie de l’esprit. C’est qu’il est parfois nécessaire de ne pas laisser les défunts et leurs lamentations nous détruire le moral : le contrôle de la fermeture de son esprit aux assaillants extérieurs permet de limiter l’influence des morts, mais fatigue énormément sur le long terme, provoquant migraines colossales chez les outre-tymbistes qui en usent quotidiennement.