Contexte

La crise sanitaire et ses effets de bord ramènent aux fondamentaux des entreprises. Aujourd’hui, ce qui importe, c’est le cash ainsi que la faculté à s’ouvrir à de nouveaux marchés si de nouvelles opportunités se présentent.

Les principales démarches à effectuer

• Reporter ses charges URSAFF : L’État a autorisé les employeurs à reporter tout ou partie de leurs cotisations salariales et patronales dont l’échéance est au 15 mars 2020. Ce report sera très probablement renouvelé.

• Avoir recours au chômage partiel : L’accès au chômage partiel doit refléter la réalité économique de votre entreprise. Certains secteurs d’activité sont vivement impactés et n’ont plus du tout activité alors que d’autres peuvent continuer à travailler hormis les forces commerciales. Ici, l’objectif est de gagner le plus de temps possible par rapport à votre trésorerie tout en étant réaliste concernant vos besoins.

  Même si le gouvernement permet de nombreux reports, il y aura vraisemblablement un contrôle très fort à postériori pour repérer les abus.

  • Vos experts-comptables doivent produire les paies dès ce mois-ci. Il est vivement conseillé de déclarer les salariés tels que vous les voudriez en chômage partiel, même si vous n’avez pas encore eu l’autorisation. En effet, vous pourrez toujours régulariser ultérieurement et payer plein pot la charge salariale le cas échéant.
  • La prudence est toutefois de mise tant que l’État ne légiférera pas réellement sur la question du chômage partiel ( forfaits jours, département/entité complète etc.).
  • Pour rappel, les salariés qui ont dû arrêter de travailler pour garder leurs enfants bénéficient d’un arrêt maladie.

• Bien comprendre et choisir son financement : Il est tout d’abord conseillé de se rapprocher de ses partenaires historiques. Ils seront plus enclins à vous écouter et à vous aider. Ensemble, vous pourrez établir un plan donnant de la visibilité sur votre burn et vos besoins en trésorerie. Une fois que cela est fait, se tourner vers l’extérieur peut alors être envisagé.

  • La BPI et le gouvernement proposent un certain nombre de mesures. Un récent décret vient éclaircir les banques sur le financement qu’elles peuvent accorder à leurs clients. Ces dernières proposent deux prêts contre -garanties à 90% par la BPI. Toutefois, durant cette période, les banques ne prendront pas de nouveaux dossiers. La priorité est donnée aux dossiers déjà existants pour soutenir l’activité des startups.
  • Premier prêt : Prêt à moins d’un an à 0% équivalent à 3 mois de chiffre d’affaires. Pour les entreprises qui ne font pas de chiffres d’affaires, d’autres seuils sont prévus.
  • Second prêt : Prêt entre 2 à 7 ans ayant un taux d’intérêt aux alentours de 2%.
  • En ce qui concerne les levés de fonds, 2 scénarios se dessinent :
    1. Si vous êtes en fin de process, cela devrait, en principe, se concrétiser comme initialement prévu.
    2. Si vous êtes en début de process, il est fort probable que le confinement amoindrisse vos chances d’avoir un nouveau tour de financement.
  • La BPI et l’Etat français ont aussi mis en place des mesures permettant aux entreprises très tournées vers le développement de bénéficier de remboursements anticipés du crédit impôt recherche.
  • Pour ceux et celles qui auraient une trésorerie plus qu’en danger, des procédures ad hoc existent. Il s’agit de se mettre, pendant un temps donné, sous la tutelle d’une procédure qui vous permet de geler vos paiements de manière complètement légale et confidentielle.

• Garder le sens civique : Le recouvrement des créances clients est indispensable. Les banques et la BPI vous permettent d’avoir des financements et de ne pas payer certaines charges. Pour autant, il faut pousser les grands comptes à vous régler afin qu’ils évitent de refaire leur trésorerie à vos dépens. De votre côté, n’oubliez pas de régler vos fournisseurs. Faire preuve de bonne intelligence pour éviter des ricochets sur l’écosystème.

• Poursuivre son activité : Il est primordial de mobiliser ses équipes pour sauvegarder l’activité voire pour développer le business. Pour ce faire, veillez bien à garder une dynamique de travail pour préserver cet esprit de conquête et soyez proche de vos collaborateurs. Tout l’enjeu est de repartir de manière offensive pour reconquérir tous les marchés.

• Préparer la sortie de crise : La sortie de crise va donner lieu à de nouvelles opportunités. Vous pourrez ainsi identifier de nouveaux clients et mieux cerner vos besoins en talent. Cela sera également l’occasion d’avoir un potentiel rapprochement avec un concurrent sur la chaîne de valeur pour se renforcer.

Q&A

• Qu'en est-il des conditions qui excluent les entreprises en difficulté dans la majorité des financements BPI ?
• Si on a 4-5 mois de cash, c'est difficile de faire une levée en ce moment. Dans le même temps, pour BPI & les banques, nous ne sommes pas une une priorité. Ils aident avant tout les sociétés qui n'ont pas de cash sur mars/ avril. Au-delà des annonces, quels mécanismes sont réellement activables ?
• Pour imposer les 6 jours de congés pays à nos salariés prévus par le plan de sauvegarde sanitaire, nous devons disposer d'un accord de branche ou d'entreprise. Savez-vous si Syntec prépare quelque chose dans ce sens ? Si non, doit- on démarrer les discussions avec notre CSE ?
• Pourriez-vous nous communiquer les contacts évoqués sur les grands comptes mauvais payeurs ?
• Avez-vous de la visibilité sur les critères d'éligibilité des banques pour pré-accepter les demandes de crédit contre-garanties par l'Etat vs les critères BPI (ex : startup innovante ou pas, en fort développement, en horizon breakeven 12 mois, en trésorerie tendue et des FP négatifs) ?
• Les VCs ont-ils arrêté de regarder le deal flow ? Quel serait alors le meilleur timing pour les solliciter (en amorçage) ?
• Les procédures ad hoc ne sont-elles pas dangereuses ? Peut-on perdre la main sur des décisions stratégiques ?
• Est-ce qu'une demande de crédit impôt recherche déposée actuellement serait reçue positivement dans le contexte actuel ?
• Quid du financement DAILLY en cette période ?