Dans cet article, nous avons voulu aller plus en profondeur pour vous présenter certains pratiques pédagogiques innovantes et intéressantes. L’éducation est un champ d’innovation sociale doublement intéressant? Tout d’abord, c’est un secteur souvent choisir par les entrepreneurs sociaux qui souhaitent avoir un impact positif, systémique et long-terme sur une société. C’est aussi un champ qui permet de véhiculer dans la forme et dans le fond des messages différents sur la société, l’environnement et permet de faire expérimenter à des jeunes d’autres manières d’être, d’interagir avec d’autre et le monde qui les entoure. Nous avons choisi d’explorer des pédagogies car selon nous, elles sont le reflet même des projets de société portés par des entrepreneurs sociaux au sens large. Elle se veulent une sorte de laboratoire pour imaginer, tester et grandir avec d’autres modes de coopération et de création.

Nous vous présentons ici plusieurs exemples qui montrent, à leur manière, comment on peut innover dans différents types d’organisation liées à l’éducation et l’enseignement en Inde.

Nous espérons que ces différents exemples sauront résonner avec les pratiques de plus d’un entrepreneur social et enseignant en France à l’heure où, ici aussi, on se demande comment mieux éduquer les jeunes dans un monde qui change à toute allure et qui fait face à des enjeux environnementaux et sociaux d’ampleur…

cliquez sur chaque flèche pour lire les parties :

1° Innover dans l’éducation en Inde, au-delà des clichés

2° Déconstruire les modèles éducatifs pour mieux réinventer le monde.

3° L’environnement local comme premier terrain d’apprentissage

4° Les connaissances traditionnelles au centre de l’apprentissage

CONCLUSION :

Lors de nos rencontres, nous avons aussi essayé de prendre le temps de rester dans certaines communautés où on nous a proposé de contribuer aux tâches quotidiennes (dans un ashram et dans l’école de Vandana Shiva). A plusieurs reprises et spécifiquement dans ces lieux, nous nous sommes retrouvés dans des situations déstabilisantes où on ne nous expliquait pas vraiment comment procéder pour faire telle ou telle action mais où, au bout d’un moment, on nous disait qu’il valait mieux s’y prendre autrement. Ainsi lors d’un de nos travaux de récolte de l’orge dans un champ de Navdanya, après plus de deux heures de fauchage manuel, on comprend enfin la technique de fauchage. Non pas parce qu’on nous l’explique mais parce que voyant notre compère indien avancer 3 fois plus vite que nous, on se demande comment mieux faire…

On a alors aussi fait l’expérience, déroutante pour des Français, d’apprendre par l’expérience d’abord, en tâtonnant, en se trompant, en ne comprenant pas complètement. Mais à chaque fois, nous avons aussi vu que se tromper n’était pas grave et que le fait que nous aidions et essayions était dans tous les cas apprécié. Une belle expérience d’humilité et aussi une inspiration pour apprendre et désapprendre.

Si donner des consignes précises et transmettre des connaissances en amont peut être parfois plus efficace, il est certain que ces expériences nous ont plus marquées et donner la sensation que nous pouvions apprendre par nous-mêmes, nous remettre en question et également… accepter de se tromper !