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Extraits de “La Nuit des Malandrins_Loup K”

“L’incendie des entrepôts de Rungis.”

A quelques kilomètres de là, au cœur de la même nuit, Sonia somnolait collée à son compagnon. Cela faisait plus d'une heure qu’elle luttait contre une envie naturelle qui l'empêchait de se rendormir mais, c'était tellement compliqué d'aller se soulager ici, qu'elle en reculait l'échéance jusqu'à l'extrême limite.

N'y tenant pourtant plus, elle finit par se décider. Alentour montait la lancinante complainte des ronflements, toux et grincements de lits de camp. Traversant laborieusement l’immense hangar jonché de dormeurs, elle s'immobilisa pour contempler l’alignement des mezzanines provisoires, perchées à trois mètres du sol, où d'autres pensionnaires étaient entassés. Ils avaient eu beau protester par l'intermédiaire de leur comité de défense des droits des sans-logis, rien ne put empêcher cette promiscuité insupportable et dangereuse. Pendant deux jours et deux nuits tous les résidents de l’asile devaient partager couche et couvert avec près de six milles colocataires !

L’immense hangar était tellement bondé que l'air en était moite, presque tropical. De loin en loin, les taches lumineuses des blocs sécurité révélaient le relief tourmenté de cet entassement humain.

Elle entreprit une marche d'échassier au milieu des endormis qu’elle suspendit vingt mètres plus loin, intriguée. Surpassant toutes les autres effluves planant ici, elle décela d’abord une vague odeur de roussi avant de distinguer une légère fumée s'élever dans l'embrasure d'une des issues voisine de celle qu'elle voulait emprunter. Un peu inquiète, elle pressa le pas pour s'y diriger, piétinant au passage des membres et des corps sous des bordées d'insultes mal articulées.

Il ne lui restait que quelques mètres à parcourir, quand un cri déchirant retentit au fond de l’entrepôt :

« Au secours ! Au feu !! »

Quand elle se hissa sur la pointe des pieds pour voir d'où cela pouvait bien venir, des flammes vacillaient en divers points de la nuit. D'autres appels venant de tous bords, relayèrent bientôt le premier :