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« Ton système nerveux autonome choisira toujours un enfer familier plutôt qu’un paradis incertain. »

Il arrive un moment dans notre parcours de guérison où l'on peut ressentir une stagnation. Comme si, malgré tous les outils mobilisés, les ressources intégrées, les compréhensions accumulées, quelque chose résistait. Un symptôme qui revient sans prévenir. Une fatigue soudaine. Une sensation de vide. Une activation inexpliquée. Dans ces moments-là, on peut avoir la sensation de ne jamais réellement avancer, de régresser, ou même de ne pas être « fait » pour guérir. Cela peut nourrir un sentiment d’échec, de honte ou même d’illégitimité. Mais en réalité, ce que l’on vit dans ce moment de bascule n’a rien à voir avec un « défaut personnel ». Il s’agit bien plus souvent d’un réflexe archaïque de protection : un mécanisme profond par lequel le système nerveux autonome cherche encore à préserver une forme de sécurité connue, même si cette sécurité repose sur la souffrance, la tension ou l’hypervigilance.

Ce que le Système Nerveux Autonome appelle “ SÉCURITÉ”

Le système nerveux autonome ne cherche ni à comprendre ni à analyser ce que nous vivons. Il ne se base pas sur nos pensées conscientes ni sur nos intentions. Dès six semaines in utero, il commence à trier les expériences selon une logique simple mais déterminante : sécure, menaçante ou potentiellement mortelle. Ce tri se fait automatiquement, à travers nos sensations corporelles, nos rythmes biologiques, nos interactions et la qualité de présence de notre environnement primaire (parents, figures d’attachement) et secondaire (école, cadre de vie, contexte social). Il s’agit d’un système de codage sensoriel et relationnel, qui s’inscrit profondément dans le corps, bien avant l’apparition du langage ou de la pensée rationnelle. Ce classement repose sur la répétition. L’enfant ne donne pas de sens à ce qu’il vit avec des mots, mais avec ses sensations et ses perceptionsCe qui se répète pour lui, devient vrai. Et ce qui devient vrai devient sa base de sécurité. Ainsi, un environnement émotionnel instableimprévisible ou insécurisant peut être intégré comme une norme, une référence de sécurité pour le système, simplement parce qu’il est familier.

Ces empreintes sont encodées dans ce qu’on appelle la mémoire implicite, c’est-à-dire une forme de mémoire non consciente, corporelle, affective, qui influence nos comportements, nos perceptions et nos réactions. Antonio Damasio, neuroscientifique et professeur de neurologie, parle de ces traces comme d’états somatiques persistants— des marqueurs émotionnels qui orientent notre comportement avant même toute réflexion consciente.Ce phénomène explique pourquoi, une fois adultes, nous pouvons vouloir profondément changer notre vie, apaiser notre anxiété, sortir de certains schémas… tout en continuant à nous retrouver dans des situations familières de tension, d’auto-jugement, ou de sabotage émotionnel. Ce n’est pas un paradoxe : c’est une cohérence neurobiologique. Le système nerveux, tant qu’il n’a pas intégré une nouvelle forme de sécurité de manière incarnée, choisira toujours l’ancienne. Même si celle-ci est inconfortable, voire souffrante. C’est dans cette zone de tension — entre ce que l’on désire et ce que le corps connaît — que peut émerger un profond sentiment d’auto-sabotage. On a la sensation de tout faire pour avancer, mais quelque chose résiste, comme si une partie de nous restait fidèle à des repères qui n’ont plus lieu d’être.

Les Différentes formes de SABOTAGE

Tu trouveras ci-dessous différentes formes d’auto-sabotage que l’on peut rencontrer au cours d’un parcours de guérison. Si l’une d’elles résonne particulièrement pour toi, il te suffit de cliquer sur le petit triangle à gauche pour déplier le menu et découvrir une explication détaillée, accompagnée d’exemples concrets.