Les 38781 liasses de minutes et répertoires qui forment actuellement le minutier des Archives de l’Ain renferment au minimum 6,5 millions d’actes : c’est dire l’importance de cette documentation. C’est dire aussi que l’exploitation de cette masse de textes, dont la plupart sont inédits, renouvellera dans les années à venir toute l’histoire de l’Ain depuis le 15e siècle jusqu’au début du 20e siècle.
En effet, la variété des catégories d’actes permet d’obtenir des renseignements sur une grande partie de l’activité humaine d’une région. D’autre part, si chaque acte renferme ses propres renseignements historiques, l’étude de l’association d’actes divers ou le comptage d’actes d’une même catégorie sont eux aussi riches d’enseignements.
A côté des innombrables quittances et obligations qui ne sont pas toujours immédiatement exploitables, l’historien trouvera dans les minutes notariales des actes très utiles dont nous donnons quelques exemples avec l’indication des renseignements que l’on peut en extraire :
Ventes de terrains (histoire de l’agriculture et évolution des cultures, évolution des prix des terres, histoire sociale).
Baux, locations, grangeages, commandes (histoire de l’agriculture, évolution des revenus agricoles, évolution de l’élevage, histoire sociale).
Contrats d’apprentissage (histoire sociale, artisanat).
Prix faits, conventions, marchés (histoire économique, histoire de l’architecture civile ou religieuse, de l’industrie et de l’artisanat, des techniques, du commerce, linguistique).
Les recherches généalogiques qui ont pris une place de plus en plus importante dans la vie culturelle de nos contemporains, trouveront dans les minutes notariales une documentation de choix. Bien souvent, elle permet de remédier à la carence des registres paroissiaux et de l’état civil. Mais même lorsque ces derniers existent, il est parfois plus rapide, pour établir un arbre généalogique complet, de rechercher systématiquement les contrats de mariages et les testaments car ils donnent souvent, en quelques lignes, tous les composants d’une même famille ou de deux familles alliées.
Mais leur intérêt, pour celui qui ne se contente pas de la simple énumération des personnes, est de fournir des renseignements très complets sur la richesse d’une famille, son rang social, son activité économique et même, quand les documents sont bien interprétés, sur les mentalités des différents personnages. Grâce aussi aux partages, donations et autres actes concernant les biens immobiliers, on peut retrouver avec précision le cadre de vie de ses ancêtres et les lieux mêmes où ils ont vécu. Cette manière d’étudier une famille, longue mais enrichissante, permet aussi de mieux comprendre l’histoire générale et de replacer les grands événements nationaux dans le contexte plus concret de l’histoire d’une famille et de sa région.
Parmi les documents les plus intéressants et les plus utiles pour l’histoire des familles et de la généalogie, il faut mentionner aussi les inventaires après décès qui donnent, outre quelques renseignements d’état civil, des précisions souvent minutieuses sur le mobilier, la profession et les archives du défunt. Pour les 17e et 18e siècles, ces documents se trouvent plus souvent dans les archives judiciaires, mais au 19e siècle, les minutes notariales en renferment un grand nombre.
Le minutier des Archives départementales de l’Ain regroupe deux types de documents produits par les notaires en leur qualité d’officier public ministériel :