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“ J’ai comme la sensation d’être bloquée dans mon parcours de guérison, partagée entre ce que je souhaite être en tant qu’adulte et ce que j’ai intégré en tant qu’enfant. C’est comme si une partie de moi restait prisonnière des attentes et des règles silencieuses qui m’ont construite.”

Le LIEN D’ATTACHEMENT, racine d’une LOYAUTÉ FAMILIALE souvent inconsciente

Dès six semaines in utero, notre système nerveux autonome commence à se développer, posant les bases de notre programmation émotionnelle et relationnelle. Le lien d’attachement, qui se forme très tôt entre le bébé et ses figures d’attachement — généralement ses parents — est au cœur de cette programmation. John Bowlby, fondateur de la théorie de l’attachement, a montré à quel point ce lien est essentiel à la survie et à l’équilibre émotionnel de l’enfant : il influence profondément notre capacité à réguler le stress, à nous sentir en sécurité et à entrer en relation tout au long de la vie.

Ce lien n’est pas seulement affectif : il est vital. C’est simple : sans son parent, un enfant ne peut survivre. Et c’est parce que cette dépendance est aussi profonde que s’installe en nous, souvent sans que nous en ayons conscience, une forme de loyauté familiale, enracinée dans notre système nerveux autonome. Pour préserver la relation, l’enfant apprend à s’adapter. Il module ses besoins, il inhibe certaines émotions, il ajuste ses comportements — parfois au prix de son propre élan vital, de sa spontanéité ou de son authenticité.

Cette loyauté n’est pas un choix conscient. Elle se construit dans le corps, dans la répétition des expériences, dans les signaux reçus ou absents, dans les silences, dans l’amour. Par exemple, un enfant ayant grandi dans un environnement où exprimer sa tristesse ou sa colère était mal vu, pourra devenir un adulte qui s’auto-censure sans même s’en rendre compte. Pas uniquement pour respecter une règle familiale implicite, mais parce que son système a appris que l’expression de soi mettait le lien en péril.

Quand le BESOIN D’AUTHENTICITÉ se confronte à la LOYAUTÉ FAMILIALE

En grandissant, quelque chose de précieux commence à émerger chez l’enfant : le besoin d’authenticité, c’est-à-dire ce mouvement intérieur qui le pousse à exprimer ce qu’il ressent, ce qu’il aime, ce qu’il pense, ce qu’il est. C’est dans les premiers élans d’affirmation de soi — dire non, poser une limite, explorer le monde selon son propre rythme — que ce besoin se manifeste. Et ce besoin est sain. Il est le socle de notre individualité, de notre intégrité et de notre vitalité.

Mais ce besoin se heurte souvent très tôt à une réalité : le lien avec les figures d’attachement est prioritaire. Le système nerveux, encore immature, perçoit toute rupture de lien comme une menace. Alors, lorsque l’expression de soi semble mettre ce lien en danger — par exemple lorsqu’un enfant se fait gronder parce qu’il pleure trop, ou qu’il se sent ignoré lorsqu’il dit non — il apprend rapidement à faire passer la relation avant lui-même.

C’est ainsi que la loyauté prend parfois le pas sur l’authenticité. Non pas parce que l’enfant veut « bien faire », mais parce que son système a appris que rester en lien est une question de sécurité, voire de survie. Il intériorise alors que certaines émotions, certains désirs ou certaines parts de lui sont « trop », ou « pas adaptées ». Il commence à ajuster ce qu’il montre de lui, à s’éloigner doucement de son élan vital pour préserver la relation.

Ce CONFLIT reste inscrit dans le Système Nerveux Autonome de l’adulte

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Même à l’âge adulte, alors que le besoin d’authenticité devient de plus en plus présent, de nombreux individus continuent à vivre en fonction de la programmation relationnelle et émotionnelle acquise dans l’enfance. Cette programmation s’est inscrite dans leur système nerveux autonome, qui continue à privilégier ce qui est familier plutôt que ce qui est sécure.

Autrement dit, l’adulte choisira souvent inconsciemment un chaos connu plutôt qu’une sécurité nouvelle. Non pas parce qu’il ne veut pas aller mieux, mais parce que, pour son système, ce chaos a longtemps été synonyme de lien, donc de survie. C’est ainsi que les anciens schémas, les automatismes de protection, les réactions émotionnelles ancrées, peuvent persister, même si intellectuellement, la personne « sait » ce qui lui ferait du bien.

Cette fidélité à ce qui a été appris très tôt entre en conflit silencieux avec l’élan intérieur vers l’authenticité. Et ce conflit n’est pas seulement psychologique : il s’inscrit dans le corps, dans la physiologie, dans les tissus. Il peut générer des états de tension chronique, des activations permanentes du système nerveux autonome et donc une multitude de symptômes.

Choisir sa vérité, même si le lien vacille : un Premier PAS

Lorsqu’on prend conscience de ce tiraillement entre loyauté familiale inconsciente et besoin d’authenticité, il ne s’agit pas de rompre brutalement avec son histoire ou ses proches. Il s’agit plutôt d’apprendre à se rechoisir progressivement, en honorant les adaptations qui nous ont permis de survivre… tout en créant de nouveaux espaces de liberté intérieure.

Voici une première piste concrète pour initier ce mouvement en douceur :